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La mansarde anglaise
23 mars 2014

Reboot

*Dépoussière*

Bon, est-ce qu'il y a encore quelqu'un de fonctionnel par ici ? Au dernier rang ? Non ? Personne ? Vous faites tous cette tête-là ?

Rooh, allez, je vais vous tenir au courant. Que dire de la suite de mes aventures? Il s'est passé tellement de choses depuis ma première année d'assistanat que je ne sais même pas par quoi commencer. J'ai continué ma première année d'assistanat comme je pouvais, en rencontrant de nouvelles personnes, en apprenant comment me comporter en societé et en essayant toujours plus de repousser mes limites.

A un certain moment, une question tout à fait épineuse est survenue. Devais-je refaire une deuxième année d'assistanat ou pas ? On m'a proposé de revenir en passant une semaine dans l'école de garçons et l'autre dans une école de filles, avec des élèves de niveau plus avancé. C'était une chance de découvrir quelque chose de différent et d'approfondir mon expérience. D'un côté, je sentais que j'avais réellement besoin de cela, parce que même si en 8 mois, j'ai fait des progrès tout à fait impressionnants, j'avais encore tellement de choses à apprendre. De plus, j'avais seulement appris à débloquer certaines de mes peurs et à plus m'ouvrir aux autres personnes, et il me semblait tout à fait incohérent de m'arrêter si près du but. Il me restait tellement de choses à voir !

D'un autre côté, les obstacles à une deuxième année étaient tellement nombreux que rester encore un an s'apparentait à franchir les portes de l'enfer. Pour quelqu'un qui déteste tellement faire les choix qu'elle ne peut même pas décider quel plat elle prend au restaurant en moins de trois heures, vous imaginez combien ça a pu être difficile.

Le premier obstacle à franchir reste l'écueil des études, c'est-à-dire la question "Oh mon Dieu, que vais-je faire de ma vie?". Vous vous demandez si l'assistanat, c'est du temps perdu ? Non, non et encore non. Ca vous apprendra à vous débrouiller dans la vie, même il vous restera toujours au ventre la peur de tout faire rater. Mais croyez-moi, après avoir déménagé tout seul, après avoir passé des entretiens téléphoniques dans une autre langue, après être allé à des rendez-vous à la banque, avoir tenu votre maison tout seul, après avoir affronté des dizaines de vos plus grandes peurs, même si vous aurez toujours l'impression de gèrer les choses comme un pois chiche, vous aurez fatalement acquis des qualités pratiques. C'est tellement enrichissant professionnellement et humainement qu'il ne faut pas hésiter, même si vous devez y mettre du vôtre et saisir toutes les opportunités qui passeront à votre portée. La deuxième année d'assistanat, prenez-là si vous pouvez vous l'offrir. J'entends par là si vous voulez devenir professeur, c'est le meilleur moyen. Beaucoup d'assistants restent dans leur école pour y travailler, donc c'est un vrai tremplin. Foncez aussi si vous avez besoin d'encore un peu de temps pour vous débloquer ou pour voyager, mais ne la considérez pas une extension d'Erasmus. C'est très sérieux. Donc non, vous ne perdrez pas de temps si vous faites une deuxième année, si vous voulez devenir professeur. Si vous voulez faire autre chose, ça vous aidera, mais il faudra penser à autre chose, surtout que d'aucuns pourraient commencer à s'ennuyer. 

Alors quelles sont vos options ? Vous pourrez toujours essayer de faire une année dans l'université de votre ville d'accueil, mais à 5000 livres l'année, il ne vaut mieux pas mal gérer la pression, comme moi. J'ai envisagé cette solution au début, car j'avais peur de perdre mon temps et de me fermer des portes, mais ça n'aurait pas marché. Cette solution n'est à envisager que si vous êtes riches ou brillant. Vous pouvez également essayer de trouver un travail complémentaire dans votre branche. C'est très possible car il y a beaucoup d'offres sur un an, donc si vous êtes prêts à rester un peu plus, vous pouvez parfaitement concilier les deux et reprendre vos études plus tard avec un bonus sur votre CV. La dernière solution, et celle que j'ai choisie, ce sont les études par correspondance. Oh, c'est une solution parfaite, du moment que vous vous impliquez et que vous ne vivez pas dans une maison qui ressemble pas à un asile de fous. Vous pourrez parfaitement mener vos études à bien, même si vous manquerez un peu de moyen concernant les livres à étudier. Pour ma part, j'ai choisi de faire un master en littérature pour la jeunesse. Ca se passe bien même si c'est assez différent de mes études antérieures et que j'ai pris du retard pour avoir vécu là-dedans pendant cinq mois.

Le deuxième écueil est votre entourage. Pour ma part, je n'aurais jamais jamais cru que ma pauvre petite personne pourrait avoir autant d'importance pour les autres et entraîner tant de discussions interminables sur "mon avenir". Bientôt, tous les membres de ma famille vont écrire une thése sur "Est-ce que Rion-Ma a perdu l'esprit de se barrer à l'étranger encore une année ou est-ce une décision pertinente? Discutez, vous avez trois heures". Alors on parle de quelqu'un de tellement timide, naif et qui se la boucle toujours que tout le monde a cru pendant des années qu'elle avait autant de courage et de persévérance qu'un oeuf dur, mais il me semble avoir désormais prouvé le contraire. Je ne sais toujours pas où ça va me mener et ça m'a demandé énormément de sacrifices mais je sais que c'était ma décision et que ca m'était nécessaire, voire même vital. Je n'ose pas penser à la personne que je serais devenue si je n'étais pas partie. Il vaut mieux ne pas se l'imaginer, ça pourrait devenir pitoyable.

Bien sûr, vous ferez dramatiquement souffrir votre entourage, même si vous ne l'auriez jamais imaginé, même si vous vous étiez jugée trop insignifiante pour causer le moindre changement. Si vous avez un petit ami, ça sera encore bien pire, ca relève du choix de Sophie. C'est quelque chose de tellement dur que je ne peux qu'imaginer le déchirement que ça représente, mais ça montre tout le prix que vous attachez à votre relation. C'est pareil pour votre famille. Partir à l'étranger si longtemps vous montrera la relation que vous entretenez avec tous les membres de votre famille. Cela vous fera chérir plus que tout tous les petits moments où vous rentrez chez vous, et où vous retrouvez votre cocon et tous les êtres auxquels vous tenez. Cela vous permettra de vous ressourcer et de vous rendre compte de l'importance qu'ils ont tous à vos yeux. Il faut réussir à faire abstraction de la douleur que vous créerez et de leur faire réaliser ô combien spéciaux sont les moments que vous aurez à passer ensemble désormais. Il semblerait que ça soit cela, devenir adulte. Gros bisous à toute ma famille et à tous mes amis, vous êtes irremplaçables!

Pour ce qui est de l'endroit où je vis actuellement, on va juste pas en parler. La seule chose à retenir de mes deux années à l'étranger est de ne jamais prendre de colocation. JAMAIS ! J'admets que trouver un studio est atrocement difficile et cher, mais si vous tenez absolument à ne pas vivre seul, il faut que vous y preniez à l'avance ou bien que vous connaissiez bien vos autres colocataires. Ou encore leur faire signer un papier interdisant certaines dérives et vous protégeant. Sinon votre vie risque fort de tourner au cauchemar. Le coup du verrou de ta chambre qui tourne tout seul comme dans les films d'horreur, et de ton coloc qui entre en disant qu'il voulait juste essayer, on me l'avait encore jamais faite, celle-là. C'est bien mieux de vivre seule, même si pour votre propre tranquilité, il vous faut sacrifier votre relation avec vos amis. C'est encore mieux quand la solitude est bien ancrée dans votre caractère ou si vous êtes légèrement associale sur les bords. Je vous rassure, si vous vous en donnez la peine, il vous sera tout à fait possible de garder une vie sociale dynamique tout en ayant un havre de paix dans lequel rentrer le soir.

Pour terminer sur une note positive, j'ai réussi à travailler dans la bibliothèque de mon collège. Tous ceux qui me connaissent savent que c'est mon rêve le plus cher depuis très longtemps, de devenir bibliothécaire. Je vais même monter un club de lecture mais je vous en parlerai la prochaine fois.

 

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